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Les 8 jours de la semaine en Medumba

Les 8 jours de la en Medumba sont : nsigha, nsěmntə', nga, nkɔtʉ, nzinyam, nsighòg, ntαnbù', ntαntə', ntαnla'.

Selon la tradition orale, les jours de la semaine en Medumba sont liés à une guerre qui a eu lieu entre les peuples de Bangangté et de Bahouoc.

Le village de Bahouoc était le plus grand et le plus vaste de tous les villages du Ndé. Le chef de Bangangté, désireux d'étendre son territoire, a attaqué Bahouoc et l'a conquis. Les habitants de Bahouoc, désormais soumis, ont été contraints de venir au marché de Bangangté pour vendre leurs produits.

  1. Ntαnla', est le jour du marché. Littéralement : Le marché du village.
  2. Nsigha, le lendemain les roi des Bangangté a envoyé un messager au chef de Bahouoc avec le message suivant : « Dieu a refusé ce marché que vous avez créé ». Version original du message en Medumba : Nsigha ntαn nα zə bin fə̀ njognsə̂ lα.
  3. Nsěmntə', le lendemain, encore,  le roi des Bangangte, a envoyé un messager au chef de Bahouoc avec un message de compassion : « Le Roi dit que, comme vous aviez déjà terrassé les lieux, faudrait pas que vos efforts soient vains. Pour cela, on fera de ce terrain, un lieu sous la domination du roi des Bangangté ». Version original du message en Medumba : Bò à' lò' yəndʉ’ lα ngʉ̂ nsěmntə' yi.
  4. Nga, le lendemain, le roi de Bahouoc , en colère, a envoyé un message de contestation : «Non, Majesté». En Medumba : « Nga Mû».
  5. nkɔtʉ, le lendemain est le jour où la guerre a repris. Le roi des Bangangte a envoyé le message suivant  au roi Bahouoc : «Comme vous avez refusé, ça veut dire que vous venez de déclarer la guerre». En Medumba : À bə zə̀ ò gha lα, mbα̂ nkɔtʉ lα.
  6. Nzinyam/Nsighòg, le lendemain, le roi des Bangangte dit à sa population :  « Il faudrait qu’il fasse bien soleil demain, pour que nous allions en guerre à Bahouoc. Ô l’envie du soleil ! » En Medumba : Nzìnyàm. Le même jour, le roi des Bahouoc, connaissant leur infériorité face à l'armé des Bangangté, implora l'aide de Dieu : « Le Dieu des Bahouoc ne dort jamais. C’est sans raison que les Bangangte viennent nous combattre». En Medumba : Nsighògkə' bəzi. À bə αbαnbαn zə̀ bα̌Ghǎ cwɛ̌dnsə’ mà' yαg ncò lα. C'est pour cette raison que ce jour porte deux noms. Nzìnyàm certains villages et Nsighòg pour d'autres.
  7. Ntànbu', le lendemain, l'armée Bangangté se regroupa pour lancer l'assaut, mais le roi changa d'avis à cause de ce qu'ils avaient déjà fait subir aux Bahouoc. Il envoya un messager avec le message suivant : « Si nous apercevons encore un homme sur ce marché, alors ça deviendra le marché des esclaves ». En Medumba : Bò bɛ̀nmbe' kǔ' mɛ̌n ntαn nα, mbα̂ à à' tʉ’ α ntα̂n bù'. Le roi des Bahouoc renvoya la réponse par le même émissaire, disant qu’ils n’ont pas accepté.
  8. Ntàntə', le lendemain, le roi des Bangangté envoya encore un messager au roi des Bahouoc avec le message suivant : « comme vous avez refusé, alors ce marché sera donc un marché vassal ». En Medumba : À bəzə̀ bin gha lα, mbα̂ yən ntαn nα tʉ' α̂ ntα̂n ntə'.

La guerre a finalement pris fin, et les deux peuples ont fait la paix. Les jours de la semaine en Medumba sont un souvenir de cette guerre et de la réconciliation qui a suivi. C'est aussi la raison pour laquelle, il n'y avait pas de marché à Bahouoc. Aujoud'hui Bahouoc a un marché.

Source : Tànyi NJANJA TCHAKOUTE Paul